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vendredi 11 mai 2012

Facebook: Mark Zuckerberg et son sweat à capuche au coeur d'une polémique


A quelques jours de l’entrée en bourse du réseau social Facebook, la veste à capuche de Mark Zuckerberg est perçue comme un signe d’immaturité et de provocation par le milieu. Au point de nuire à l'entreprise?


Le créateur et dirigeant de Facebook, Mark Zuckerberg, s’est présenté récemment devant les financiers à l’occasion de la très prochaine entrée en bourse de sa société. Pour l'occasion, Zuckerberg a choisi d’arborer son éternel sweat à capuche face aux costumes trois pièces des investisseurs potentiels. Mais selon CNN, le choix vestimentaire du jeune patron de 27 ans a immédiatement enflammé les esprits et créé une controverse. On parle de prétention, de provocation, de confiance en soi ou même de mépris et d’insouciance.
"C'est un signe d'immaturité"
Alors qu’il est en tournée pour faire la cour à ses futurs investisseurs, Mark Zuckerberg a choisi de conserver son style de jeune New-Yorkais décontracté. Le souci, c’est que son fameux "hoodie" n’est pas du goût de tout le monde, et sûrement pas des financiers. Dans le monde de l’argent, ne pas porter un costume-cravate semble bien être à la fois un manque de crédibilité, mais aussi un manque de respect. Michael Pachter, analyste chez Wedbush Securities, estime sur Bloomberg TV que "c'est un signe d'immaturité. En la portant, il montre aux investisseurs qu'il ne se soucie pas trop de ce qui se passe et qu'il va continuer d'être ainsi. Il doit leur montrer le respect qu'ils méritent car il demande leur argent".
A la décharge des analystes qui estime que le sweat à capuche peut être un signe de manque de respect, rappelons que Mark Zuckerberg à déjà eu plusieurs occasions de s’en séparer. Ainsi, lorsqu’il est allé rencontrer les Présidents Sarkozy et Obama, il a avait choisi de porter un ensemble un peu plus conventionnel, soit un costume-cravate. Il endossait alors le rôle de dirigeant d’entreprise sérieux auprès du G8 de Deauville et abandonnait l’image de geek créateur un brin farfelu. Et cette vraisemblablement cette première vision que les financiers auraient souhaité avoir sous les yeux.
Comme Steve Jobs en son temps, il crée sa légende
D’autres observateurs n’ont pas manqué de réaliser une comparaison avec Steve Jobs, défunte représentation humaine du mythe Apple. Car lui aussi arborait un style vestimentaire unique et donc reconnaissable entre tous. On se souvient tous de ses présentations de nouveautés technologiques que l’ancien patron d’Apple réalisait en jean-basket surmonté d’un col roulé en cashmere.
Mark Zuckerberg semble lui aussi vouloir créer l’intrigue en alliant un look patronal à une marque. En plus de son célèbre pull à capuche, le jeune homme d’affaires complète sa tenue quotidienne par un jean confortable, un t-shirt et des sandales en plastique Adidas. On est loin, très loin, de l’image classique d’un chef d’entreprise. Il faut pourtant bien reconnaître que Facebook se veut une entreprise dynamique et décontractée. On peut entre autre circuler en skateboard dans les couloirs, jouer au basket, profiter de l’aménagement très détendu des locaux.
Ce n’est en tout cas pas la première fois que ce hoodie fait parler de lui. Pour preuve, cette interview inédite que Zuckerberg a accordé au Wall Street Journal. Lors de l’entretien, il est bousculé par les questions des deux journalistes du quotidien financier au sujet des données personnelles que les utilisateurs lui confient. Le jeune homme semble passer un mauvais moment et subit une poussée de chaleur. Après s’être essuyé le front, il décide (pour la première fois en public) d'enlever son hoodie, laissant apparaître une étrange inscription brodée à l'intérieur. On peut y voir trois flèches qui symbolisent les données personnelles, le flux d'informations et la plateforme de développement. Il s'agirait d'un mystérieux graphique énumérant "les missions de Facebook" explique Mark Zuckerberg. "On dirait l’emblème d’un culte secret" commente alors la journaliste, donnant ainsi naissance à la légende. La reproduction de ce vêtement se vend depuis à environ 4000 dollars (soit environ 3000 euros).
Les deux visages de Mark Zuckerberg : l’adolescent insouciant et l’homme de pouvoir
Le livre du journaliste David Kirkpatrick The Facebook Effect: The Inside Story of the Company That Is Connecting the World paru en juin 2010, est entièrement dédié à cette question de double personnalité. Le côté le plus connu de Zuckerberg est son aspect adolescent, qui transgresse à son gré les règles de morale, notamment décrit dans le film biographique The Social Network. Il raconte comment Zuckerberg créeFacemash pour "oublier une fille" alors qu'il a "un peu bu". Le principe est simple, sur "le classique sexy / pas sexy", avec deux photos face à face d'étudiantes de Harvard. Ces photos, il les a volés en les détournant de la base de données administrative de l’Université.
TheFacebook.com est au début un annuaire étudiant conçu fin 2003- début 2004. Là encore, ce n’est pas le respect des règles qui le limite. Zuckerberg travaillait en effet sur un projet similaire avec trois autres étudiants qu’il aurait tout simplement spoliés, éjectant en même temps son meilleur ami et compagnon d’aventure. On retrouve l’image insolente de Zuckerberg lorsqu’il se présente face à de futurs investisseurs intéressés par Facebook en pyjama et robe de chambre. Devant eux, il énumère les "dix raisons pour lesquelles c'est une mauvaise idée d'investir" dont "nous sommes arrivés en retard et en pyjama". Selon David Kirkpatrick, Mark Zuckerberg "regrette" cet épisode.
De l’autre côté, Mark Zuckerberg est un visionnaire impitoyable. Pour commencer, l'argent n'est pas ce qui le motive. "Je n'ai pas vraiment besoin d'argent, j’habite dans un studio et dors sur un matelas à même le sol. Et puis même, je crois que je n'aurai jamais une autre idée aussi bonne". Il déclare n’avoir qu’un seul objectif : "changer le monde", analyse Kirkpatrick dans son ouvrage. Zuckerberg ne veut pas abandonner la paternité et la direction de sa création, et n’a donc jamais accepté de vendre Facebook. Ainsi, quand le PDG de Microsoft lui propose de racheter Facebook pour 15 milliards, il refuse encore. A la place, Microsoft prend simplement une participation de 1,6%. Avec cette opération, le monde réalise que Facebook n'est pas un site comme les autres.
Facebook a un potentiel énorme et il est possible que cette firme devienne aussi puissante que Google à son apogée. Et avec à sa tête une personnalité aussi imprévisible et visionnaire que Steeve Jobs, cela risque de faire des étincelles.
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